« Sophia Eustache », la morsure du détour, Saint-Ouen (28.03.24 - 11.04.24)
La perte, le deuil, la rupture amoureuse… Les événements douloureux rythment nos vies. Chacun·e met en place des stratégies pour y survivre. Pour échapper au chagrin et à la nostalgie, il est parfois nécessaire que l’ironie côtoie le drame. Sophia Eustache invente des images pour (se) réparer. Elle mêle son intimité à une esthétique d’administration et de communication.
S’éloignant du médium photographique, l’artiste usurpe les codes de la sécurité sociale, utilise des documents officiels dans ses oeuvres ou encore invente une agence de voyage, à la destination chimérique. Elle convoque l’imaginaire bureaucratique pour mieux déstabiliser les spectateurices. Grâce à cette mise en scène du travail salarié et indépendant, une distance humoristique s’installe entre les sujets difficiles évoqués et ce qui est montré. Si Sophia Eustache réinstaure de la légèreté, elle nous invite également à une réflexion sur nos besoins et notre surconsommation. L’emploi de l’intelligence artificielle est récurrent dans sa pratique et questionne notre rapport aux mots et aux représentations.
Sophia Eustache, Les Inavouables, série entre photographies et documents, cadres et éléments divers pliés, 2024 © Juliette De Sierra