« Paloma Harquet », la morsure du détour, Saint-Ouen (28.03.24 - 11.04.24)

De quels souvenirs hérite-t-on ? Une pulsion scopique nous empare, lorsqu’on découvre des photographies de nos parents ou de nos grands-parents. Il y a des histoires qui ne nous appartiennent pas et pourtant, qui nous imprègnent et nous façonnent. Paloma Harquet travaille en palimpseste : elle compose des récits sensibles, dans lesquels se mêlent archives privées et mémoires communes. 

À la frontière entre documentaire et autofiction, l’artiste explore une géographie intime, celle du Chili, d’où est originaire sa famille maternelle. Pensés comme des collages, ses installations et ses films se constituent de fragments d’images et d’enregistrements sonores, qu’elle dérobe à divers endroits. Si certains extraits ont été filmés par l’artiste elle-même, d’autres vidéos ont été glanées sur internet ou trouvées dans les annales familiales. Soustraits à leurs contextes d’origines, ces éléments deviennent des références implicites à la vie de son pays ou de sa famille. Elle fait ainsi apparaître des filiations artistiques et des sororités transgénérationnelles. Grâce à cette pratique du found footage, Paloma Harquet crée de nouvelles narrations.
Paloma Harquet, Fille/Femme/(Mer)e, installation vidéo, 9’45’’, draps suspendus, tasseaux et câble acier, 2024 
© Juliette De Sierra