« Louis Andrews. Compte rendu d’un arpentage », 281, DOC !, Paris (08.10.22 - 16.10.22)

Un bourdonnement empli de chuchotements, de notes de musique et de connivences s’échappe des tableaux, des photographies et des éditions. Lorsque l’on s’approche, un brouhaha nous parvient. Les œuvres de Louis Andrews sont bruyantes : elles nous racontent l’histoire d’une rencontre. Elles sont la trace d’un moment que l’artiste a partagé avec une personne ou un lieu. Louis Andrews est un collectionneur. Il recueille ces instants, les documente, les reproduit. 

Un dispositif est mis en place – celui de la répétition. Le même geste est réitéré plusieurs fois, lorsqu’il arpente Paris et ses quartiers, les couloirs de DOC peuplés d’apprenti·es coiffeur·ses, les restaurants indiens et les boulangeries anglaises. Le protocole est souvent similaire : une zone géographique est quadrillée et parcourue de long en large. Son inventaire n’est jamais exhaustif mais, à la manière de Georges Perec, il tente d’épuiser tous les recoins des territoires qu’il sillonne. 

L’artiste travaille en série, mais chaque expérience donne lieu à un compte-rendu unique. Par le biais de la poésie ou de la prose, de la peinture figurative ou de la photographie, Louis Andrews densifie le réel. Il y insère ses références culturelles, littéraires ou musicales, ses goûts et ses désirs, pour nous donner à voir une réalité stratifiée, peuplée de récits – les nôtres et ceux des autres. Les narrations qu’il créé sont l’occasion de s’inscrire dans une temporalité, de réactiver des souvenirs personnels et une mémoire commune. Elles sont la traduction d’une cartographie sensible.