« Iria Vilas Iglesias », la morsure du détour, Saint-Ouen (28.03.24 - 11.04.24)

Quels gestes pour réparer les exactions du passé ? La violence s’inscrit dans les corps et se transmet de génération en génération. En Espagne, la dictature franquiste a marqué au fer rouge la population. Pour échapper à la répression et à la censure, des stratégies de résistance ont été mises en place. 

Composée de photographies et de films, la pratique d’Iria Vilas Iglesias se construit autour de cet héritage. Ses images nous invitent à pénétrer à l’intérieur d’environnements naturels, hantés par la figure humaine. Si la présence récurrente de l’eau introduit une ambiance calme et contemplative, le travail sur les bandes-son dénote. La musique compose alors un récit alternatif, indice d’une violence sous-jacente. De manière subliminale, l’artiste évoque la chair maltraitée des femmes qui, en raison de leur genre, ont été les premières victimes de l’état fasciste espagnol, promulguant un catholicisme autoritaire et conservateur. 

Elle invoque la survivance à travers certains motifs : un portable brisé, une croix à l’entrée d’un village ou encore un chapelet de fleurs. Chacune de ses vidéos se répondent et développent une narration. Un rituel semble se mettre en place : des mouvements se répètent et une liane de résilience se construit.
Iria Vilas Iglesias, sin las manos, photographie numérique, 2022 © Juliette De Sierra