« Houssem Cherif », la morsure du détour, Saint-Ouen (28.03.24 - 11.04.24)
Dans les rues, dans nos chambres ou dans le prolongement de nos mains, un oeil nous fixe. Outils d’enregistrement et de surveillance, les caméras ont envahi nos sociétés contemporaines. À l’ère de la transparence et de l’obsession sécuritaire, Houssem Cherif s’intéresse aux dispositifs de contrôle et à la manière dont la technologie conditionne nos mouvements et nos perceptions de la réalité.
Amateur de hacking, l’artiste dérobe des images de vidéosurveillance et s’introduit dans le quotidien d’inconnu·es. Il rejoue le piratage et la collecte d’informations afin de questionner nos façons de regarder. Ses photographies, travaillées en série, oscillent entre une esthétique documentaire et de science-fiction. À travers son objectif, l’artiste observe les appareils électriques se greffer à l’environnement, allant quelques fois jusqu’à fusionner avec l’architecture citadine. Communément invisible, la vidéosurveillance est ainsi exposée sous les feux des projecteurs.
Houssem Cherif détourne le regard indiscret sur lui-même. Il établit une typologie des appareils existants et porte son attention à leurs formes et à leurs designs. Capturées dans plusieurs endroits du monde, les caméras apparaissent isolées sur fond bleu, semblables à des monstres métalliques.Houssem Cherif, Variations d’un pattern, Collage évolutif © Houssem Cherif