« Giuliana Zefferi. Tenir en un seul morceau. » Sa mémoire dans la maison vide, souffle comme une brise dans les rideaux blancs, Fondation Fiminco, Romainville (03.06.22 - 10.07.22)


Un patchwork de mots et d’images… Le travail de Giuliana Zefferi se présente comme un palimpseste de poésie et d’histoires à raconter. À pas feutrés, avec des mouvements précautionneux, ou sans y prêter garde avec notre corps maladroit, l’on pénètre dans le projet Après le geste, le grand dehors. Des fenêtres polyphoniques s’ouvrent sur un intérieur, composé de fauteuils séduisants, de photos-sculptures accrochées aux murs et d’une étrange installation sur pattes. Le tout est éclairé par une vidéo – toile de fond ou exégèse d’un monde aux temporalités multiples. 

Dans cet espace domestique factice, l’artiste nous invite à prêter attention aux échos, qui résonnent dans l’espace et le temps. Les œuvres se répondent et s’enchevêtrent les unes avec les autres au travers de matières et de motifs, glanés dans la vie courante et dans un imaginaire préhistorique. Elles créent de nouvelles narrations. Chacune d’entre elles propose une version ou une strate du travail en cours. Giuliana Zefferi creuse un endroit où la re-création est possible, où ce qui est imperceptible ou absent devient visible.

Le film D'autres oiseaux marchent eux aussi comme ça est un grand collage, empli d’images qui ne cessent d’être détournées et réappropriées. Des artefacts archéologiques en 3D cohabitent avec des fragments documentaires et une performance. Numérisés, détourés, insérés dans d’autres paysages, les objets signifient autre chose. Un mythe s’écroule – celui du temps unique et linéaire, tandis qu’une fiction s’installe : tout est une question de perception. 

Giuliana Zefferi, vue d’exposition, © Isaac Lythgoe