« Emma Barbot-Lebrun », la morsure du détour, Saint-Ouen (28.03.24 - 11.04.24)
Assise à la terrasse d’un café ou recroquevillée au creux d’un lit défait, Emma Barbot-Lebrun s’efforce à saisir les sensations qui parcourent son corps ou les pensées fugaces qui la traversent. Elle contemple le temps qui s’écoule, scrute son passage indéfectible et compare chaque instant, à la recherche d’une dissemblance.
Réminiscences de l’éphémère, ses poèmes, ses photographies et ses vidéos nous offrent un aperçu de son intériorité mouvante et impénétrable. Afin de déceler les écarts, elle réitère inlassablement les mêmes gestes, recourt à des métaphores et à des subterfuges techniques. Attentive à la lumière et aux mouvements, elle mêle différents procédés photographiques. L’argentique côtoie ainsi des photogrammes et des vidéos numériques, tandis que des motifs récurrents émergent de ses oeuvres.
Parmi des éléments géométriques abstraits, on distingue une robe blanche, un soutien-gorge ou une culotte. Ces vêtements, portés au plus près de la peau, évoquent cette intimité fuyante. Toujours en noir et blanc, son travail révèle des fictions sensuelles. Une distance se creuse : ce qui est montré n’est plus privé.
Emma Barbot-Lebrun, C. tourne ses bas, installation vidéo, projection, télé cathodique et robe blanche sur cintre, 2021 © Emma Barbot-Lebrun