Luce Giorgi
autrice · critique · curatrice
→ Programmation
→ Critique
→ Poésie
→ Atelier d’écriture
→ Édition
→ Podcast
→ Biographie
→ Contact
Luce Giorgi
autrice · critique · curatrice
→ Programmation
→ Critique
→ Poésie
→ Atelier d’écriture
→ Édition
→ Podcast
→ Biographie
→ Contact
Les yeux embués par le présent, il y a des choses que l’on ne voit pas. Lorsque l’on s’extrait un instant du bruit assourdissant de la vie quotidienne, des petits riens s’infiltrent et des fictions se créent. Avec Apokalupto, l’artiste Anna Tomaszewski opère un dévoilement. Le sol fourmille d’empreintes – stigmates de notre passage. Si l’on se baisse à leur hauteur, on les aperçoit incrustées dans le macadam ou figées quelques instants dans l’humus. Ces traces sont les vestiges du présent. Elles renferment le souvenir d’une vie en train de se faire.
Dans un environnement parsemé de fossiles contemporains, Anna Tomaszewski accompagne notre regard. Elle rend visible l’imperceptible, en jouant sur les échelles et avec les médiums. Apprenti·es archéologues, nous sommes invité·es à examiner avec attention l’installation, à la parcourir comme un site de fouille. Apokalupto implique notre corps et façonne notre manière de nous mouvoir. L’artiste creuse des respirations, invente un chaos organisé, qui laisse place à nos déplacements et à nos mouvements. Le vide se remplit de nos regards et de nos gestes. Une proximité s’instaure et ce qui nous semblait figé apparaît comme une matière vivante – élan continu de notre interaction avec la nature.
Lors du vernissage, cette révélation est matérialisée par la présence du danseur Olivier Balzarini. Sur la terre qu’il piétine, il fait apparaître des motifs grâce à des semelles gravées. Invité à mimer des sculptures absentes, il anticipe leurs formes et l’espace qu’elles prendront une fois exposées. Une performance de l’absence qui sculpte une empreinte immatérielle – un fossile à imaginer.